L’entrée en vigueur définitive de la réglementation thermique 2020 est prévue pour l’été 2021. La confirmation est du ministère de la transition écologique. Bureaux, logements collectifs et individuels, bâtiments d’enseignement, tous sont concernés par cette nouvelle réglementation. Mais quelles différences y a-t-il entre la RT 2012 et la RT 2020 ? Peut-on connaître les principales innovations contenues dans cette loi ? Plus spécifiquement, quel est son impact sur la construction des logements collectifs ? Et enfin, quels sont les objectifs poursuivis par la RT 2020 ?
Quels sont les objectifs poursuivis par la RT 2020 ?
Ensemble de normes réglementant le secteur de l’habitat, la RT 2020 est issue du Grenelle de l’environnement. Son objectif est de réduire au tiers la consommation énergétique actuelle dans les bâtiments neufs. Pour ce faire, la mise en œuvre du concept de BEPOS apparaît comme étant désormais une nécessité pour les pouvoirs publics. Ce terme fait référence aux bâtiments à énergie positive. Plus sérieusement, il est question de réduire les émissions de gaz à effet de serre en limitant l’utilisation du chauffage, de l’éclairage, de la ventilation, de la climatisation et de l’eau sanitaire. Pour y parvenir, de nombreux principes sont mis en place par la RT 2020.
Premièrement, il y a la production par la maison RT 2020 d’une quantité d’énergie supérieure à celle qu’elle consomme. Pour ce faire, le recours aux sources d’énergie gratuites et la réduction de ses besoins en énergie doivent être maximas. Cela suppose le renforcement de l’isolation et la mise en place d’un système de gestion intelligente de l’énergie. Deuxièmement, son haut niveau de performance énergétique fait de la maison RT 2020 une maison passive. En effet, l’énergie produite par elle est une énergie renouvelable, car elle correspond à la quantité d’énergie consommée.
Troisièmement, en consommant moins d’énergie qu’elle n’en produit, la maison RT 2020 est considérée comme étant une maison positive. Grâce à la mise en place de solutions innovantes, la chaleur et l’électricité peuvent être stockées puis réutilisées plus tard. L’isolation extérieure est une autre solution permettant de réaliser une économie d’énergie, car elle permet la suppression des ponts thermiques ou la mise en place de façades désolidarisées du reste de la structure.
RT 2020 : quels sont les nouveaux standards dans la construction ?
Les normes contenues dans la RT 2012 avaient pour but de construire des bâtiments basse consommation (BBC). La RT 2020 quant à elle est adossée sur le concept BEPOS, entendez, Bâtiment à Énergie Positive. Cela sous-entend que les nouvelles constructions doivent désormais intégrer la problématique d’une production énergétique supérieure à l’énergie consommée. La mise en place de centrales photovoltaïques est fortement encouragée en raison de la gratuité de cette source d’énergie.
Le BEPOS va au-delà des restrictions contenues dans la RT 2012. Avec la RT 2020, les usages des appareils électroménagers, de la télévision et de l’ordinateur seront désormais pris en compte. Le bilan carbone de la construction elle-même n’est pas en reste. À ce propos, les prescriptions contenues dans la réglementation thermique 2020 sont d’une grande précision. Elles indiquent par exemple le niveau annuel de consommation énergétique à ne pas dépasser. En ce qui concerne la consommation du chauffage, le plafond est de 12 kWh/m2 par an, au maximum. Concernant l’ensemble constitué par le chauffage, l’éclairage, l’eau sanitaire et les autres appareils électriques, la consommation énergétique globale ne doit pas excéder 100 kWh/m2 par an.
Ci dessus, sur sa chaîne YouTube, Stephen Mure explique les évolutions des matériaux et des normes d’isolation.
En outre, la quantité d’énergie renouvelable produite pour couvrir les besoins énergétiques du logement collectif doit être largement supérieure à ce volume. Pour faire simple, la dépense énergétique des nouveaux logements doit être nulle en ce sens que l’énergie consommée doit être compensée par l’énergie produite, soit 0 kWh/m2 par an. Il est en outre prévu une réinjection du surplus d’énergie électrique produit par chaque logement dans le réseau public d’électricité pour d’autres utilisations.
Quelles différences y a-t-il entre la RT2012 et la RT2020 ?
Jusqu’en 2018, la réglementation thermique en vigueur dans le secteur de l’habitat concernant les bâtiments neufs était la RT 2012. Les normes contenues dans cette réglementation faisaient suite aux normes précédentes mises en place en 2000 et 2005. Comparée à la RT 2012, l’on note de nombreuses différences et innovations dans la RT 2020. Commençons par évoquer le volet relatif à la limite de dépense énergétique. Des 50 kWh/m2/an préconisés par la RT 2012, on est passé à 0 kWh/m2/an dans la RT 2020. Cette baisse drastique de la consommation énergétique est liée à l’obligation faite aux logements collectifs de produire désormais plus d’énergie qu’ils n’en consomment.
Autre chose, le refroidissement, la production d’eau chaude sanitaire, le chauffage et l’éclairage étaient pris en compte par la RT 2012 pour réduire la consommation d’énergie dans les logements collectifs notamment. La RT 2020 va plus loin en ajoutant à cette liste les appareils ménagers et électroménagers.
Par ailleurs, la diminution de la consommation des équipements était la principale préoccupation de la RT 2012. Avec la RT 2020, on parle désormais d’une suppression du gaspillage en matière de consommation d’énergie. Cette préconisation s’appuie sur la mise en place d’un système de gestion intelligente de la consommation énergétique.
Enfin, il y a l’isolation thermique des bâtiments qui était prise en compte par la RT 2012. La RT 2020 enfonce le clou en intégrant la production d’énergie et la prise en compte de l’empreinte carbone des logements collectifs. En outre, contrairement à la RT 2012, le bien-être des habitants, l’isolation phonique et la qualité de l’air intérieur sont des critères pris en compte par la RT 2020. Toutefois, sachez qu’il existe des surcoûts de départ, de l’ordre de 5 à 10 % pour la construction d’un logement collectif RT 2020. Ces coûts sont certes plus élevés en comparaison à un logement collectif construit avec les normes de la RT 2012. Mais ils seront rapidement amortis grâce à la réduction de la consommation énergétique avec, à la clé, une baisse significative de la facture d’électricité.
À quel moment la RT 2020 deviendra-t-elle obligatoire ?
S’agissant des bâtiments neufs, ces normes sont applicables depuis le premier janvier 2021. Mais depuis 2018, leur application est effective sur les bâtiments publics neufs. Avant la RT 2012, les réglementations thermiques de 1974, de 2000 et 2005 ont tour à tour réglementé le secteur de l’habitat et notamment les normes régissant la construction des logements collectifs en France.
Opter pour les énergies renouvelables semble être aujourd’hui une sage décision pour les investisseurs au regard des exigences et des restrictions qu’impose la RT 2020. Les panneaux photovoltaïques, l’aérovoltaïque ou l’éolien sont de ce point de vue une parfaite illustration en matière de production d’une électricité propre et plus respectueuse de l’environnement.
Le renforcement de l’isolation dans les logements collectifs, l’installation d’un système de récupération de l’eau de pluie, l’utilisation des pompes à chaleur pour le chauffage des logements collectifs, le chauffage au bois, à l’énergie solaire, à la thermo dynamite et la géothermie sont quelques alternatives efficaces.